A une soixantaine de kilomètres au nord de Prague, la ville de Terezín se divise en deux forteresses édifiées à la fin du XVIIIe siècle. Elle doit son nom à l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche.
En septembre 1938, en signant les accords de Munich, la Grande-Bretagne et la France acceptent la confiscation par Hitler des Sudètes, ces territoires peuplés d’Allemands et situés près des frontières allemandes et autrichiennes de la Tchécoslovaquie. Le SS Reinhard Heydrich est nommé vice-gouverneur du Protectorat de Bohême-Moravie. Dès son arrivée à Prague en 1942, Heydrich fait exécuter 400 Tchèques en deux jours. Durant la guerre, plus de 150 000 personnes sont internées au camp de concentration de Terezín avant d’être envoyées vers les camps d’extermination de Treblinka et Auschwitz.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la forteresse la plus importante de Terezín fut transformée en ghetto et accueillit environ 150 000 juifs allemands et autrichiens. La seconde, plus petite, une ancienne prison politique de l’empire austro-hongrois, fut transformée en camp de concentration d'abord pour les juifs de Bohème et de Moravie, puis pour des citoyens de l'ancienne Union soviétique, de Pologne, d'Allemagne et des Salves du Sud.
Des prisonniers soviétiques, britanniques et français furent internés dans le camp de Terezín en 1945. Près de 27 000 hommes et 5 000 femmes y furent déportés et 2 600 environ y périrent en raison des conditions de vie très dures, des maladies et des actes de torture infligés par leurs geôliers. Environ 88 000 juifs du ghetto furent déportés dans des camps d’extermination à l’Est. Moins de 4 000 survécurent.
Peu de temps après sa construction, la petite forteresse a servi de prison pour les militaires et ceux qui combattaient pour la libération de l'Europe centrale et du Sud-Est.
Le camp de Terezín fut libéré le 8 mai 1945 par l’armée Rouge. Il y restait 6 800 juifs. Un cimetière national fut fondé en septembre 1945 à l'entrée de la petite forteresse. Les dépouilles de 10 000 victimes de la petite forteresse, du ghetto de Terezín et celles du camp de concentration de Litoměřice y furent progressivement transférées et inhumées. Le cimetière compte 2 386 tombes individuelles.
A l'initiative des anciens détenus et des familles de victimes, le gouvernement tchèque décida la création d'un mémorial en 1947. Le mémorial a été édifié en 1955 dans la partie est du cimetière, avec un texte en hébreu et un autre en tchèque.
Devant l'entrée de la forteresse, une grande étoile de David domine le cimetière dans lequel sont enterrés les corps d'environ 10 000 victimes du ghetto et du camp de concentration, dont 2 386 dans des tombes individuelles.
Le mémorial du cimetière de Terezín rappelle le souvenir de ces juifs morts dans ce camp de concentration durant la Seconde Guerre mondiale. Les tombes sont marquées de rosiers.
Une cérémonie funèbre se tient chaque année, le 18 mai, à Terezín, en mémoire des victimes des persécutions nazies.
Durant l'occupation allemande, la gestapo de Prague ouvrit à Terezín une prison dès le mois de juin 1940. Le camp comprenait plusieurs cours dont celle réservée à l'administration du camp. Les prisonniers y étaient enregistrés avant d'être dépossédés de leurs affaires. Un numéro était attribué à chacun d'eux.
Pour la plupart des prisonniers, la forteresse ne fut qu'un camp de transit avant de comparaître devant des tribunaux nazis et d'être envoyés dans des pénitenciers ou des camps de concentration. Au total, 32 000 hommes et femmes y furent enfermés et 8 % d'entre eux y trouvèrent la mort sous la torture, victimes d'épidémie, en raison de la maltraitance, du manque d'hygiène ou de la faim, ou par exécution à partir de 1943. En attentant leurs transferts vers des camps d'extermination, les prisonniers étaient assujettis au travail obligatoire.
Une plaque a été érigée en mémoire du poète surréaliste français, Robert Desnos, qui arriva au camp gravement malade, en juin 1945, et qui y mourut.
A la fin de la guerre, une épidémie de typhus se déclara dans le camp et s'étendit rapidement dans la prison surpeuplée. Des médecins tchèques intervinrent à partir du 2 mai 1945. Il fallut attendre la fuite des gardiens le 5 mai pour que les habitants puissent venir leur prêter main forte. L'armée soviétique arriva à Terezín le 8 mai et son service de santé contribua de manière décisive à juguler l'épidémie.
Après les juifs et les résistants, ce fut au tour des prisonniers allemands d'être internés à Terezin. La petite forteresse servit de centre d'internement jusqu'en 1948.
Une fois enregistrés auprès de l'administration du camp, les prisonniers passaient sous le porche surmonté de l'inscription « Arbeit macht frei », en français « Le travail rend libre ». Ils arrivaient dans la première cour autour de laquelle des bâtiments d'un seul niveau abritaient les cellules des prisonniers.
La première cour, divisée en deux blocs, comprend 17 cellules collectives et une vingtaine de cachots. Mille cinq cents détenus pouvaient y loger.
En 1943, à la suite du transfert au camp de Terezín de 500 juifs danois, le gouvernement danois a exigé que la Croix-Rouge puisse visiter le camp. Les nazis ont alors monté un véritable stratagème afin de faire passer Terezín pour un camp modèle et duper ainsi les visiteurs. Ils firent ainsi construire de faux commerces, un kiosque et une bibliothèque à musique. Les transferts vers le camp d’Auschwitz-Birkenau furent accélérés afin de réduire la surpopulation et des pièces du camp furent restaurées. Certains espaces du camp, comme la salle des lavabos, ont même été conçus dans le seul but de duper les visiteurs de la Croix-Rouge. Aucun des lavabos n'était véritablement raccordé à un système de plomberie. La pièce a été conservée dans son état d’origine.
Un film de propagande a même été réalisé. Les acteurs et le réalisateur furent ensuite déportés à Auschwitz. Lors de la visite organisée le 23 juin 1944, les envoyés du Comité international de la Croix-Rouge furent complètement mystifiés.
Un tunnel étroit, long de plusieurs centaines de mètres, a été aménagé dans les fortifications de la petite forteresse.
L'entrée du tunnel se trouve à proximité de la première cour. Ce passage n'a pas été utilisé sous l'occupation.
Le tunnel débouche sur le terrain d’exécution. On passe ensuite devant les fosses communes pour rejoindre la porte de la mort par laquelle passaient les condamnés à mort.
A proximité de la porte de la mort et des habitations des commandants, une piscine avait été construite en 1942 pour divertir les familles des soldats SS et celle du commandant du camp. Elle servait aussi de réservoir d'eau en cas d'incendie.
La piscine a été entièrement construite par des étudiants prisonniers originaires de Roudnie. Ils subirent de mauvais traitements de leurs surveillants tout au long des travaux. Certains y perdirent la vie.
Dans le bâtiment jouxtant la piscine, un cinéma avait également été aménagé en 1942 pour les gardiens du camp. Des documentaires historiques y sont aujourd'hui projetés.
Les bâtiments de la place centrale accueillaient les habitations des commandants.
Le commandement SS, composé de 120 gardiens, logeait dans cette caserne qui accueille aujourd’hui l’exposition du musée.
La maison dite seigneuriale était habitée par le commandant de la prison, certains gardiens et leurs familles. Ils vivaient dans des logements confortables.
Au fond de la place ombragée, un bâtiment abritait le cinéma et le bureau de l'administration.
Dans un angle de la place centrale, la deuxième cour était constituée de divers ateliers dans lesquels travaillaient les prisonniers.
A Terezín, les familles étaient séparées. Les hommes et les femmes occupaient des salles différentes.
A partir de juin 1942, les femmes ont été logées dans la troisième cour. Les cellules étaient équipées de lits superposés. En 1944, c'est dans cette cour que fut provisoirement logé le premier convoi de travail pour le camp de concentration de Litoměřice.
Comme les hommes, elles étaient astreintes au travail obligatoire et pouvaient aussi être considérées comme des travailleuses de force.
Les hommes et les femmes étaient logés dans des baraques identiques. Les femmes vivaient sous la même menace de déportation.
La construction de la quatrième cour a débuté en 1943. Les premiers prisonniers y arrivèrent dès l'automne 1944.
Un porche aménagé dans le bâtiment situé au fond de la place centrale permet d'accéder à la quatrième cour du camp. Elle a accueilli ses premiers prisonniers dès l’automne 1944. A la fin de la période d'occupation, plus de 3 000 personnes y étaient détenues ou y mourraient.
Des cellules, contenant des rangées de lits superposés, et des cachots, avec des lits en bois, sont réparties des deux côtés de la cour. Les cellules communes accueillaient de 500 à 600 prisonniers.
A la suite d'une tentative d'évasion qui échoua en mars 1945, l'un des évadés, ainsi que deux hommes et une femme choisis au hasard, furent exécutés en guise d'avertissement dans le fond de la cour. Les deux autres évadés furent lapidés dans la première cour.
La porte de la mort servait à conduire les prisonniers à l’échafaud. Les premières exécutions eurent lieu dès l'année 1943. Entre 250 et 300 prisonniers ont été fusillés sans avoir été jugés.
La plus grande exécution a eu lieu le 2 Mai 1945. Elle fit 52 victimes, pour la plupart des membres des organisations de la Résistance.
La potence ne fut utilisée qu'une seule fois pour l'exécution de trois prisonniers.
Les fosses communes sont situées à l'extérieur des remparts de la petite forteresse, à proximité du terrain d'exécution.
Six cent un cadavres furent exhumés des fosses communes durant l'été 1945.
Les prisonniers empruntaient ce chemin pour se rendre sur le terrain d'exécution. Les corps furent ensuite placés dans le cimetière à l'entrée du camp.
Près de 250 prisonniers furent fusillés par les nazis.
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