Culture Trip
Destination aventure
Les remparts vénitiens qui entourent la ville de Nicosie datent du XVIe siècle.
Nicosie (2021)
Une capitale écartelée
Nicosie, une ville partagée entre deux pays
L'île de Chypre a été placée sous domination ottomane pendant trois siècles avant d’être occupée par le Royaume-Uni à la fin du XIXe siècle. Selon un accord de 1878, l’Empire ottoman pouvait conserver la souveraineté nominale sur l’île et quelques portions de territoire. Jusqu'à cette date, les Chypriotes grecs ont pu conserver leur identité. En 1923, l'île devient une colonie britannique. Plusieurs soulèvements des Chypriotes grecs contre le régime colonial aboutissent en 1960 à la proclamation de l'indépendance de Chypre. Le Royaume-Uni conserve cependant 3 % du territoire, dans les enclaves d'Akrotiri et Dhekelia.
Les tensions entre communauté chypriote grecque et communauté turque mettent l'île de Chypre à feu et à sang les années suivantes. En 1974, la Garde nationale chypriote organise un coup d'État dans le but de rattacher l'île à la Grèce. L'armée turque envahit l'île. Cette invasion aboutit au partage de l'île et de sa capitale Nicosie.
La séparation de Nicosie a eu pour conséquence de préserver le cœur historique de la capitale, puisque les deux communautés se sont développées en dehors du centre. La partie nord de la ville est plus riche en monuments historiques que la partie sud qui dispose, elle, d'un plus grand nombre de commerces, d'hôtels et de musées.
Deux points de passage entre les deux zones ont été créés. Le premier en 2003 au Ledra Palace et le second en 2008, rue Ledra. La crise sanitaire a complexifié le passage de la frontière. Auparavant, la présentation d'une pièce d'identité suffisait pour passer d'un côté à l'autre.
La mosquée Omeriye
La mosquée Omeriye, aussi connue sous le nom de mosquée d’Emerkes, était autrefois un monastère des Augustins dédié à sainte Marie datant du XIVe siècle.
Cette église gothique était, au Moyen Age, le plus grand bâtiment religieux de la ville avec les mosquées Selimiye et Haydar Pacha situées dans Nicosie-Nord. Des vestiges d'un bâtiment vénitien sont encore visibles sur le côté est de la mosquée.
Une grande partie du bâtiment d'origine a été détruit par l'artillerie ottomane en 1570.
Ce qu'il restait de l'édifice médiéval a été transformé en mosquée en 1571 par Mustapha Pacha, le conquérant ottoman de l'île.
Ce général ottoman décida de dédier la nouvelle mosquée à Omar, un puissant calife, ami du prophète Mahomet.
Endommagé lors du siège de la ville en 1570, l'édifice religieux a dû être remanié pour être transformé en mosquée. La toiture a été détruite et un minaret a été ajouté. La mosquée a cependant conservé plusieurs caractéristiques du monastère originel, comme la nef unique, qui mesure 41 mètres sur onze mètres de largeur, et les contreforts extérieurs. La porte d'entrée, les voûtes du portail et les voûtes ogivales ont été préservées.
La mosquée Ömeriye est le seul lieu de culte musulman de Nicosie-Sud. Elle peut être visitée en dehors des heures de prière.
La vieille ville côté sud
La vieille ville est cernée de murs construits par les Vénitiens, dont il reste trois portes et onze bastions. Côté sud, un check-point situé au bout de la rue Ledra permet de passer dans la partie sous occupation turque. Cette artère commerçante est le principal axe piétonnier de la vieille ville. La place Eleftheria, qui se trouve entre les bastions Tripoli et d’Avila, fait, elle, figure de point de passage entre la vieille ville et la ville moderne de Nicosie-Sud.
Les fortifications
Les remparts vénitiens entourent la ville de Nicosie sur une distance de 4,5 kilomètres. Ils sont hérissés de onze bastions. Cinq bastions se trouvent du côté turc et un autre est partagé entre les deux zones. Deux portes se trouvent du côté grec. Ce sont la porte de Paphos et la porte de Famagouste.
La porte de Paphos, qui se trouve dans la zone sud, côté ouest, est un lieu chargé d’histoire. Cette porte fortifiée est l’un des premiers ouvrages défensifs construits par les Vénitiens, dès 1567. Elle est reconnaissable à ses deux larges rampes qui entourent un petit tunnel aujourd’hui réservé aux piétons. Les canons étaient montés jusqu'en haut de la porte par les rampes d'accès. Aujourd'hui, la fortification, située au sud du bastion Roccas qui se trouve du côté turc, est cernée de postes de tir, de chicanes, de barbelés et de maisons abandonnées.
La porte de Paphos
Au sud de la vieille ville
Situé à vingt minutes à pied de la place d'Eleftheria, cet immeuble récent propose plusieurs appartements à la location. Ils comprennent d'une à deux chambres et disposent tous d'une bonne connexion Wi-Fi et de la climatisation. un appartement plus luxueux occupe le dernier étage.
Chaque logement comprend un large balcon, une cuisine aménagée dotée d'un lave-vaisselle, un vaste coin salon ainsi qu'une à deux salles de bains. Il est regrettable cependant que les ustensiles de cuisine soient en nombre si limité.
Un parking gratuit, en sous-sol, est réservé aux résidents. Enfin, un gardien est présent en journée.
Au bas de la tour, un petit supermarché permet de faire des provisions. Les bars et restaurants de proximité sont fort peu nombreux.
L'église Panayia Phaneromenis (ou Faneromeni)
L'église Panayia Phaneromenis a été construite en 1872, à l’emplacement d’un couvent catholique du XIVe siècle situé dans la vieille ville. C'est l'un des plus grands édifices religieux de la capitale chypriote. A l'est de l'église, un mausolée de marbre abrite les reliques des évêques et des prêtres qui furent exécutés par les Ottomans en 1821.
Le bâtiment en pierre mêle différents styles architecturaux : byzantin, néoclassique ainsi que quelques éléments gothiques. Cette église est le principal lieu de culte orthodoxe. C'est aussi la plus grande église de la vieille ville. Elle est dédiée à la « Vierge qui est apparue » du nom donné à l’icône du XIVe siècle qu’elle renferme.
L'église de la Sainte-Croix
L'église catholique romaine de la Sainte-Croix a été construite en 1902, près de la porte de Paphos.
L'église, avec sa sacristie et son prieuré, se trouve au fond d'un parking au cœur de la zone tampon contrôlée par les Nations unies.
Son style, un peu austère, ne fait référence à aucune architecture précise. Sa façade est ornée d'une croix de Jérusalem.
Dans ce quartier agréable d'Agios Andreas, l'église de la Sainte-Croix est cernée par les barricades et les barbelés.
Sa façade est située en zone sud mais son entrée latérale se trouve en zone nord. Cette entrée est d'ailleurs fermée depuis le partage de la ville en 1974.
La famille royale d'Espagne a participé financièrement à la construction de cette église franciscaine.
Le pape Benoît XVI y a célébré une messe en 2010. L’ambassade du Vatican est d'ailleurs située juste à côté de l'église.
Une messe en français est célébrée chaque premier dimanche du mois à midi.
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